Chloé Streveler est une jeune illustratrice qui vit à Liège depuis ses études à l’Académie des Beaux-Arts. Retour en quelques questions sur son parcours et sur ce qui l’inspire.
Quel est le chemin qui vous a menée à l’illustration ? Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours d’apprentissage ?
Je pense que comme à peu près tout le monde j’ai commencé à dessiner enfant, je ne me suis juste jamais arrêté. J’ai toujours inventé des histoires, et griffonné des scénarios sur des rames entières de papier. J’ai toujours su que je voulais dessiner et quand j’ai entendu qu’il existait des études d’illustration, j’avais trouvé ma voie. En plus de toutes les options artistiques que proposait mon école secondaire, j’ai aussi suivi des cours du soir à l’académie. J’ai ensuite commencé mon cursus supérieur à Saint-Luc à Bruxelles avant de venir le poursuivre et le finir avec un master à l’académie des Beaux-Arts de Liège. Et je ne suis d’ailleurs plus repartie.
Entre les premières illustrations et aujourd’hui, que s’est-il passé d’un point de vue artistique et professionnel ?
J’ai eu de chouettes opportunités, la plus grande étant de pouvoir tenter bientôt l’aventure de l’indépendance à temps plein. J’ai la chance que mon travail permette d’expérimenter et de toucher à de nombreux domaines. Ca part d’un tableau sur commande jusqu’à la collaboration d’un visuel de clip, un jeu de société, une illustration pour un festival, un magazine, des expos, des couvertures de roman, des fresques, des ateliers… c’est un métier surprise, on ne sait jamais trop ce que l’on va nous proposer demain. C’est très enrichissant.
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
En général, c’est le monde de l’enfance et les peurs qui y sont associées, l’étrange, les animaux aussi beaucoup et maintenant mes enfants qui, à l’heure où je vous écris ceci, font tellement de bêtises que je pourrais en écrire une bd !
Avez-vous des influences marquantes ?
J’ai une grande passion pour Tim Burton, pour son univers décalé et pour la liberté de sont trait, depuis toute petite… Je ne sais pas si ma passion pour l’étrange et les peurs viennent de lui ou si ma passion pour lui vient justement qu’il s’intéresse aux même sujets que moi. J’aime aussi beaucoup Claude Ponti pour la richesse de l’univers, la folie des textes et la finesse du dessin. Chris Haughton et l’efficacité de ses histoires . J’aime aussi beaucoup le travail de Marine Schneider. Il y a beaucoup de poésie dedans et sa carrière m’inspire.
Quelles sont les techniques utilisées ?
Je travaille principalement avec de l’aquarelle, de l’écoline, de l’encre de Chine, et le travail au trait avec des Rotring. J’aime aussi beaucoup le monotype inversé (qui consiste à dessiner sur la feuille une fois celle-ci posée sur la plaque encrée). Et depuis peu, je me suis mise au dessin numérique.
Vous dites être intéressée par l’édition, pouvez-vous partager avec nous vos projets ?
Alors comme dis dans la question, je suis intéressée, mais ce n’est pas encore réciproque, je n’ai encore démarché personne pour le moment. J’ai, après avoir pris le temps d’expérimenter le travail de free lance, envie de revenir à mes premières amours : les histoires. J’ai plusieurs projets à différents stades de maturation. Reste à voir si une maison d’édition sera intéressée. Le premier projet que je vais proposer parlera de monstre, le second d’enfant, on ne change pas une équipe qui gagne. Affaire à suivre.
On voit sur les réseaux sociaux que votre vie quotidienne de jeune maman est l’une de vos sources d’inspiration, comment se passe cette période particulière du confinement pour vous ?
Mes enfants sont une grande source d’inspiration. J’aime bien observer et raconter des brèves de vies. Et puis très objectivement, ils sont très drôles ! Cela serait dommage de ne pas partager ! Allier travail et enfants demande plus d’organisation, c’est certain et je suis plus lente que ce que je voudrais, mais je m’adapte. Par rapport au confinement, je me concentre sur le positif : ça nous a permis de passer plus de temps ensemble. Après, des confinements avec des bébés de quelques mois, c’est surtout pour les parents que c’est intense !
Quels seraient vos voeux pour 2021 ?
Alors à mon avis c’est un vœux général, mais une fin de pandémie se serait pas mal ! Plus nombriliste, que mes projets se concrétisent : un petit bouquin sous les sapins en 2021 par exemple .