Rencontre
Valentine Laffitte est une jeune illustratrice française qui réside à Bruxelles. Elle s’est formée à l’ illustration au Lycée Auguste Renoir à Paris puis à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles. Elle expose régulièrement ses travaux et anime des ateliers pour les enfants. Son travail se caractérise par des collages de papiers découpés. Elle peint de grandes feuilles, créant ses couleurs avec une sensibilité très fine, pour ensuite les découper en différentes formes qui lui serviront à composer ses tableaux. Son travail, qu’il soit en deux ou trois dimensions, donne une impression de profondeur, de volume. Elle intègre particulièrement dans son livre la relation entre texte et image.(source : https://www.versant-sud.com/jeunesse/actualite/dans-lunivers-de-valentine-laffitte/)
Nous avons voulu vous faire découvrir son univers au cours d’une petite interview.
- Quel est le chemin qui vous a menée à l’illustration ? Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours d’apprentissage ?
J’ai commencé mon parcours artistique en secondaire en France. J’ai étudié l’illustration à l’École Auguste Renoir à Paris, puis à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, dans l’atelier d’Anne Quévy. Ces formations m’ont permis de définir petit à petit, une écriture et un univers graphique. Ces
deux écoles ont été de véritables “bulles” soutenantes et bienveillantes, où j’ai eu le temps de tester et d’expérimenter des techniques avant d’arriver au collage, qui est celle que j’utilise depuis la fin de mon master aux Beaux-Arts. - Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Je suis très attentive à tout ce qui m’entoure. J’ai aussi un grand intérêt pour les thèmes du végétal et de la nature ; son foisonnement, ses couleurs et ses matières. - Avez-vous des influences marquantes ?
Il y a des artistes que j’aime beaucoup comme le suédois Jockum Nordström ou encore l’illustratrice Mari Kanstad Johnsen. J’aime aussi beaucoup l’art brut et l’art naïf pour la spontanéité et la liberté des représentations. J’aime énormément la peinture aussi, le spectacle vivant, la danse… De la même manière, je reste ouverte et curieuse de découvrir des médiums et des univers d’artistes très différents. - Quel était votre livre d’images préféré quand vous étiez enfant?
C’était le livre pop-up de Barbara Cooney, « Pierre et le Loup ». - Quelles sont les techniques utilisées ?
J’utilise essentiellement la technique du collage. Ça me permet de construire mon image progressivement, en bougeant les éléments jusqu’à les fixer, de jouer à déplacer les morceaux de l’histoire. - Pouvez-vous nous présenter votre dernier album, Aux quatre coins du monde sorti chez Versant Sud ?
C’est un livre qui parle du changement climatique à hauteur d’animaux. On suit quatre personnages dans leur quotidien, tous sont représentatifs d’un environnement particulier – la banquise d’une ourse, la tortue et ses fonds marins, l’abeille et ses plaines et la forêt de l’Orang-outan – et se font les portes paroles d’un écosystème avec lequel ils cohabitent.
Ce projet a aussi permis la rencontre et la collaboration avec Krystel Wanneau qui est chercheuse. À partir de cette matière scientifique et avec la précieuse aide de Fanny Deschamps (éditrice de Versant Sud Jeunesse), j’ai pu écrire une histoire qui nous amène à nous rapprocher de ce qui est lointain, à écouter pour mieux comprendre les autres espèces et intégrer tout le monde, nous compris, dans une même appartenance au Vivant. - Avez-vous des projets ?
Je travaille sur des illustrations pour un projet de livre avec le magazine Dot to dot. Dans un format propice à la balade, le livre permettra de mieux connaître et utiliser les plantes sauvages qui poussent à Bruxelles et en Belgique. Le contenu et les textes, entre conseils d’identifications, de cueillettes et d’utilisations des plantes, seront écrits par des herboristes. En parallèle, je vais travailler sur une exposition qui prendra « Aux quatre coins du monde” comme point de départ, avec un lecteur qui devient visiteur. C’est un projet en co-création avec Krystel Wanneau avec qui j’ai travaillé à l’élaboration du livre et Cécile Massou qui est scénographe. L’intention est d’amener du contenu précis et ludique, pour les enfants et les adultes en prolongeant les thématiques du livre, autour de l’environnement et du vivant. - Comment se passe ce long confinement d’un point de vue créatif ?
Le confinement a installé un espace(-temps) de travail assez particulier que j’ai essayé de prendre de manière positive, créative et productive. Je continue mes expérimentations autour du collage et je laisse mûrir des projets de livres tranquillement. Enfin, il y a des projets en milieu scolaire qui me permettent de garder un certain contact avec les enfants et qui sont toujours des moments très enrichissants.