Durant cette période de dé confinement, le service de la lecture publique poursuit ses propositions pour que que vous puissiez continuer à lire, vous évader, réfléchir, vous enrichir.
L’accès aux bibliothèques se rétablit peu à peu… Mais pourquoi ne pas poursuivre d’autres solutions existent et continuer à » lire avec vos oreilles » ?
Les livres audio et les podcasts documentaires que nous vous proposerons ici chaque semaine sont libres de droits, accessibles gratuitement via internet et téléchargeables.
Pour garantir la gratuité et l’accessibilité au plus grand nombre des œuvres proposées, nous nous tournons vers des romans et nouvelles libres de droits. Cela signifie bien souvent que ces textes ne datent pas d’hier, mais nous pensons que le parfum d’une pincée de naphtaline peut aussi être doux.
Nos lecteurs et lectrices à la recherche d’œuvres plus récentes devront malheureusement se tourner vers des plateformes commerciales proposant une gratuité limitée mais dont il ne nous appartient pas, en tant que bibliothécaires, de faire la promotion…
Tout ce dont vous aurez besoin, c’est d’une connexion internet et de votre ordinateur portable ou de votre smartphone. Si nécessaire, des indications techniques se trouvent en bas de page.
Une fois n’est pas coutume, nous vous proposons une fiction toute récente, écrite en 2015 avec À ce stade de la nuit de l’auteure Maylis de Kerangal. Et du coté des podcasts, c’est du racisme au quotidien dont il sera question.
Maylis De Kerangal, À ce stade de la nuit(2015). Temps d’écoute : 56 min.
La nuit du 3 octobre 2013, Maylis de Kerangal entend à la radio le nom de Lampedusa associé à un naufrage.
Elle s’empare de ce nom aux résonances multiples et plonge pour sonder chaque sillage que l’émotion creuse dans le dépôt de sa mémoire ébranlée.
Lampedusa fait d’abord resurgir le visage de Burt Lancaster– héros du film Le Guépard de Luchino Visconti(1963) –puis, comme par ressac, la fin de règne de l’aristocratie sicilienne en écho à ce drame méditerranéen : le énième naufrage d’un bateau de migrants.
Le récit est ponctué de rocs temporels (« A ce stade de la nuit ») où s’ancrer dans une cuisine quand tout le monde dort.
De Stromboli à Lampedusa, les îles deviennent l’épicentre du récit de Maylis De Kerangal qu’a initié une nouvelle tragique déversée par la radio. La radio est un acteur à part entière de cette pièce sonore faite d’alluvions de mémoires, sons, films, voix et nouvelles s’enchevêtrant dans le silence de la nuit.
(Lecture et réalisation : Pascale Tison, avec la complicité d’Eliana Stroobants, pour l’émission Par Ouï-dire. Résumé @rtbf.be)
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Les podcasts
Ces deux dernières semaines, le racisme a été au centre de toutes les conversations, que ce soit sur Twitter avec le #blacklivesmatter, à la radio ou encore à la télévision avec les reportages sur le décès de George Floyd et toutes les manifestations qui en ont découlé. Certains termes sont aussi apparus et des interrogations soulevées.
Pour la thématique de cette semaine, nous avons donc décidé de vous proposer quatre podcasts différents pour vous aider à mieux comprendre ce qu’est le racisme au quotidien. En partant de la vie de Billie Holiday, en passant par les témoignages de personnes “lambda“ subissant toutes sortes de discrimination et pour finir par le poids du nom et du prénom quand on a des origines étrangères, vous aurez ainsi toutes les clefs pour mieux comprendre l’actualité.
France Culture:émissionFiction, le feuilleton Billie Holiday, Night and Day, épisode 2 : Strange fruit. Temps d’écoute : 24 min.
De ce podcast musical sur la biographie Billie Holiday réalisé par Sophie Lemp, j’ai choisi de vous présenter le deuxième épisode.
Le 17 juillet 1959, depuis sa chambre du Metropolitan Hospital de New York, la chanteuse se bat pour rester en vie. Elle se remémore sa trop courte existence. Elle se rappelle de la mort de son père, décédé en 1937 car il n’avait pas été admis lui-même à l’hôpital à cause de sa couleur de peau. Elle nous livre également des anecdotes douloureuses, des situations scandaleuses et des insultes discriminantes dont elle a été victime. Elle nous confie sa rencontre avec le poète Lewis Allan qui lui a inspiré la chanson « Strange fruit », un hommage à son père et un hymne à tous ceux qui souffrent du racisme.
Aux sons de la voix de cette merveilleuse artiste, nous sommes téléportés dans les années 30, une époque où la ségrégation raciale est bien présente aux États-Unis. Nous terminons le podcast en beauté avec la fameuse chanson qui fait malheureusement encore écho aujourd’hui, plus que jamais.
(Pour l’intégrale des 5 épisodes – durée 24 min. chacun – cliquez ici)
Podcast Sans blanc de rien, SBDR #2 : Culpabilité. Temps d’écoute : 28 min
« Certains propos qui suivent risquent de heurter la sensibilité blanche de certains auditeurs. C’est avec une douce ironie que Fionna, Estelle et Katia, les instigatrices de Sans blanc de rien, accueillent leur audience. D’un épisode à l’autre, ce podcast documentaire aussi bien sociologique et politique que culturel déconstruit le privilège blanc et les stéréotypes raciaux qui envahissent notre société. Une écoute nécessaire pour bousculer bien des biais de perception et autres conforts de pensée. » (Clément Arbrun, sur le site Terrafemina)
Cette présentation décrit très bien cette série belge dont le deuxième épisode s’intéresse plus précisément aux privilèges blancs. Les deux suivants parlent de l’Histoire du Congo et du passé colonial de la Belgique.
Musée de l’Homme, Nous et les autres, émission « Ce qu’est le racisme » épisode 1/3 Ce qu’est le racisme au quotidien. Temps d’écoute : 31 min.
Dans ce podcast, deux jeunes femmes racontent des expériences de racisme vécues dans leur groupe d’amis et dans leurs milieux scolaires, ainsi que la réaction de leur entourage quand elles soulèvent le problème. Certains vont leur reprocher de jouer les victimes, d’autres voudront les défendre de manière maladroite… Et, pour entrecouper leurs histoires, nous entendrons l’avis de Serge Guimond, collaborateur de l’exposition “Nous et les autres : des préjugés au racisme“ mais aussi des pensées sur le racisme dans la société pour donner plus de dimension aux témoignages et comprendre d’où vient le racisme.
Slate, Pourquoi tu t’appelles ?:épisode 12, Mona. Temps d’écoute : 10 min.
On en a un, ou deux, ou plus. Ils sont communs, originaux, chargés d’histoire, hérités d’ancêtres, religieux, inventés. On les choisit rarement mais ils peuvent forger notre identité. Parfois, on veut en changer parce qu’on les déteste, parfois ils nous vont si bien : ce sont nos prénoms.
« Mes parents voulaient un prénom réunissant leurs deux cultures. »
Dans cet épisode, Mona, normande de 25 ans exilée à Paris, et ses parents se confient au micro de Nina Pareja.
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Nous vous souhaitons d’ores et déjà de belles écoutes, visionnements et découvertes.