Après délibération, le jury a choisi de récompenser André Leleux pour son recueil de poèmes « El temps i s’inqeurt, Voyache d’hiver ».
« Ce sont les mêmes qualités que l’on trouvait déjà dans le précédent volume, avec de belles illustrations, bien dans le ton, de Martine Stragier. Il est né de l’émotion ressentie par l’auteur lors de l’audition, au Conservatoire de Tournai, du Winterreise de Schubert, composé sur des poèmes de Wilhelm Müller.
On y trouve effectivement la même émotion feutrée, la même tristesse assourdie que dans la musique du compositeur. Ecoutons-le plutôt :
Aller au vint. Aller au vint / tracher l’quémin inchonne/ dùsque l’herpe elle penche // s’ertirer dins s’ cabane / serrer lés rideaux // erprinte el life / à l’pache qu’elle nous attind / el laicher tout raqueonter / rwetter passer l’s imaches // et après / au bord dés cils / el silince / laeque / lés paupières / bleusses / el vie qu’elle bat / à lés poignets// s’ragripper // rin d’ mieux
Aller au vent. aller au vent / tracer le chemin ensemble/ là où l’herbe s’incline // se retirer dans sa cabane / fermer les rideaux // reprendre le livre / à la page qui nous attend / le laisser tout raconter / regarder paser les images // et ensuite / au bord des cils / le silence / large/ les paupières / bleues / la vie qui bat / aux poignets // s’accrocher encore // rien de mieux. » (texte de Joseph BODSON)
Hommage à Emile Gilliard, membre du jury
Émile Gilliard, le doyen des membres du jury du Prix biennal de la Ville de Liège, vient de fêter ses 91 ans. Après des années passées à lire et à apprécier le travail d’auteurs issus de toute la Wallonie pendant plus de 30 ans, il vient d’être admis à l’éméritat.
Au cours de sa carrière d’auteur wallon, Emile Gilliard a été plusieurs fois primés. Il reçoit le prix biennal de la ville de Liège en 1959 pour l’ensemble de son œuvre (pourtant encore loin d’être achevée). Il reçoit le prix du Gouvernement en 1970 pour » Vias d’ mârs » et « Rukes di tëre ». Il reçoit également le prix de la Fédération Wallonie-Bruxelles en 1995 pour « On vî fuzik èruni èt sacants-ôtès paskéyes »et en 2007 pour son Dictionnaire « Wallon : niyau d’ ratoûrnûres èt d’ mots walons » d’après « Moustî èt avaur là ».
Il a été membre des Rèlîs Namurwès et, dès 1977, élu membre titulaire de la Société de langue et de littérature wallonne, dont il fut président entre 1996 et 1998.
La remise du Prix a eu lieu le 21 décembre sur la scène du Trianon. Petit retour en images sur ce moment…