Pour son troisième roman, Giovanni Lentini revient à Seraing, cette banlieue liégeoise de son enfance.
Une impasse, ruelle étroite et sombre, « réservée aux pauvres, aux étrangers, aux rejetés, aux abîmés de la vie, aux délaissés, aux déclassés. » C’est là que naît Giuseppe : Pino pour ses parents venus de Sicile en 1946, Jojo pour les copains de l’école. C’est là qu’il va vivre toute son enfance, et si le soleil n’y fait que de furtives apparitions, sa ruelle se colorie d’une vie chaleureuse, espiègle et bigarrée.
À l’écart de la rue Molinay, la grande rue commerçante, symbole de la société de consommation naissante, la ruelle est elle-même le microcosme d’une société humble mais pas misérable, dure parfois, solidaire toujours. Un petit peuple, fier et debout.
Giovanni Lentini aime ses personnages, et les fait aimer au lecteur. A travers eux, c’est une époque essentielle de l’histoire contemporaine qu’il met en scène : celle qui voit la naissance des « Trente glorieuses », mais celle aussi de la grande grève de l’hiver 60-61. Une époque qui voit basculer un monde attaché à ses traditions vers une modernité qui va tout bousculer.
C’est de là que vient notre monde d’aujourd’hui, et ces « Vies à l’ombre » nous l’éclairent d’un point de vue inattendu.
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