Béatrice Libert, qu’on a connue dans une tout autre vie littéraire, s’emploie ici à se révéler digne descendante d’un Tardieu ou à passer du scolaire parodié (qu’on lise ses problaimes (sic) revus à la hausse de l’hilarité générale) à quelques pages d’un dictionnaire complice pour saluer le grand poète liégeois disparu ! Vous apprécierez cette étonnante détourneuse d’autant plus que d’entrée de jeu, elle vous prie d’avancer vers le fond du poème. Il n’y a pas que la forme en effet, il y a le ciboulot qu’on met en question ! Même avec un entonnoir sur la tête, on peut réfléchir, pas vrai ?
Jean-Pierre Verheggen
Aphorismes
Je suis la pluie qui sourit même aux feuilles mortes.
Le jaune n’est pas une couleur, mais la musique vivante des abeilles.
Quand l’arbre dit fleur, il pense fruit.
Il y a une larme de silence sur la bougie qui s’éteint.
Pendu à la ligne, le linge.
Les galets bleus qu’attendent-ils ? Font-ils le vœu d’être fertiles ?
La pluie qui tombe, pleure-t-elle sur son passé ?
On n’enfermera jamais la lumière.