Jean Claude Bologne
Ce matin, nous avons ouvert le Monde. J’aime ce mot que nos ancêtres ont donné à la fosse primordiale, celle du premier coup de pioche asséné à la terre vierge, quand ils fondèrent la cité. J’aime que le tout et le rien portent le même nom (Mundus).
Par un acte, par des mots, le rite nous relie à l’homme primordial : en cela, il nous concerne tous. Chaque culture, chaque époque a produit ses rites spécifiques : en cela, chacun est particulier. Mais s’il ne s’incarne pas en chacun de nous, le rite n’est qu’un folklore plus ou moins pittoresque : pour cela, j’ai voulu vivre à la première personne ces vingt-six rites issus du monde entier et de tous les temps, espérant que chaque lecteur les revivra à sa manière. Car chacun nous parle de l’essentiel : notre rapport au monde, à la société, à nous, à l’absolu ou au néant.